santé, dossier médical




L'HYPOTHERMIE   EN   MONTAGNE


Dossier présenté par JP Herry, medecin de l'ENSA *



Definitions
Comment reconnaitre l'hypothermie
Effets cliniques et biologique
Differents types d'hypothermie
Que faire
Conclusion

DIFFERENTS TYPES

Les phénomènes physiopathologiques conduisent à différencier trois types d'hypothermie, très différentes dans l'approche thérapeutique :

* L'hypothermie aigüe

L'agression du froid est si vive que la thermogénèse ne parvient pas à maintenir l'équilibre ; l'organisme se refroidit avant que les réserves énergétiques ne soient épuisées et que les modifications volémiques ne s'installent. C'est l'hypothermie de l'alpiniste ou skieur blessé immobilisé dans la neige, une crevasse ou un torrent.

* L'hypothermie subaiqüe

C'est celle de l'alpiniste indemne bloqué en montagne. Elle n'intervient que lorsque les réserves sont épuisées et s'installe donc plus ou moins vite en fonction de l'état énergétique initial de la victime. La thermogénèse étant diminuée de façon importante, le réchauffement spontané est plus aléatoire et le refroidissement peut continuer même en cas de fuite calorique minime. D'autre part les déplacements liquidiens ont le temps d'apparaître et le risque d'hypovolémie est grand lors du réchauffement.

* L'hypothermie subchronique

On la rencontre dans les milieux défavorisés, en hiver. L'installation est très lente, les mouvements liquidiens inter-compartimentaux sont importants, spontanément compensés par un accroissement des apports hydriques, avec un risque oedémateux marqué lors du réchauffement.


Tout blessé grave de montagne est suspect d'hypothermie

La réponse inadaptée du traumatisé, en particulier de l'abdomen, du rachis et du crâne font que l'hypothermie s'installe rapidement chez ces blessés en altitude. Une victime correctement équipée mais sérieusement blessée, peut atteindre 30° en moins d'une heure, par beau temps, à 4000 m, dans le massif du Mont-Blanc.

Tout hypotherme est suspect de traumatisme interne.

L'organisme peut résister plusieurs jours à l'agression du froid s'il est exempt de toute tare.



JP Herry, medecin de l'ENSA