L'hypothermie se manisfeste par une sensation de froid et des frissons
plus ou moins généralisés. Le malade conscient réclame
et insiste sur la nécessité de réchauffement. Il est
fatigué, il a froid, il se sent engourdi. Il ne cherche pas à
se protéger du froid, car il n'a pas la volonté de changer
ses vêtements humides, de s'alimenter. Il est pâle, il a la
chair de poule, il frissonne un peu.
Si le groupe ne se préoccupe pas de lui, il prend du retard, il
trébuche répétitivement. Quand on le questionne, il
parle difficilement et n'est guère compréhensible. Il peut
s'emporter, refuser de continuer et s'isoler encore plus du groupe. Les
arrêts se multiplient et il n'éprouve plus l'envie de poursuivre.
Il peut tomber dans un état second, où il ne ressent plus
le froid . Il délire avant de tomber dans le coma. Les frissons ont
alors disparu.
Comment reconnaître une personne en état d'hypothermie profonde
L'hypothermie profonde est caractérisée par un état
comateux et une rigidité. Cette personne se trouve dans un état
d'inconscience plus ou moins prononcé. Le faciès est figé,
d'une pâleur impressionnante, les membres ont perdu leur souplesse
et on constate une raideur musculaire. La respiration et le pouls sont très
ralentis.
Face à ce type de découverte, pour éviter un arrêt
cardiaque irréversible, la marche à suivre doit être
extrêmement prudente :
* interdire le réchauffement brutal (transport dans une pièce
surchauffée ou pire, bain chaud)
* éviter tout refroidissement supplémentaire (protéger
contre le vent, isoler du sol)
* éviter tous les déplacements brutaux, toutes les modifications
de la position initiale du corps.
A ce stade, il est préférable de retarder l'évacuation
en attendant l'arrivée et la prise en charge par des secouristes
qui pourront faire face à la survenue de complications.
L'enfant est moins résistant au froid que l'adulte
Le rapport surface corporelle / poids de l'enfant étant élevé,
le corps d'un enfant se refroidit plus vite que celui d'un adulte. L'enfant
qui joue est sans cesse en activité et donc produit suffisamment
d'énergie pour lutter contre le refroidissement. Par contre, ses
réserves, notamment en glucides, s'épuisent plus rapidement,
ce qui explique la rapidité de l'installation de l'hypothermie chez
les jeunes enfants. Il est donc souhaitable de surveiller particulièrement
les enfants et de leur proposer des apports réguliers en boissons
et aliments riches en énergie.
JP Herry, medecin de l'ENSA