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Les sept sommets du monde ou comment les grimpeurs inventèrent le "seven summiter".




Les sept sommets du monde
Réaliser les seven summits en un an
Messner veut aussi être le premier
La bataille rangée du septième sommet
Messner impose ses normes.
Neuf ans et deux mois
Les toits des six continents
Messner fait école
Les sept sommets aujourd'hui

Messner fait école.

Ses escalades, réunissant celle du Mc Kinley, où se trouve la fameuse voie "Messner", celle du Kilimandjaro où il réalise la première du Breach Wall, celle de l'Aconcagua où il dessine la difficile variante directe en face sud et celle de Carstensz qui représente l'ouverture intégrale de l'arête Est, constituent sans aucun doute la liste qui rassemble le plus de valeurs, de difficultés et de qualités d'exécution. C'est grâce à ses immenses capacités sur le terrain que Messner arrive à faire autorité sur le sujet. Et, de manière générale, on suit son modèle même si les voies empruntées se contentent souvent plus modestement d'être les voies normales et en conditions "normales". Or, Messner n'empruntera ces "facilités » qu'une seule fois, dans son ascension de l'Elbruz..

En 1983, pendant que Bass et Wells font "monter les enchères" pour les sept sommets, Messner "corrigeait" le point considéré comme le plus haut d'Europe, le Mont Blanc, en gravissant l'Elbruz dans le Caucase. Trois ans plus tard, en 1986, Messner escalade enfin le Vison. Pendant quelques mois, il est le grimpeur unique au monde à avoir gravi les sept sommets, puis Pat Morrow le rejoint quatre mois plus tard dans ce nouveau club très très fermé.

Tout ce qui est antérieur ne reste cependant pas sans mérite, les américains Dick Bass et Franck Wells reconnaissent en Messner une figure de proue digne de cette singulière idée des sept sommets. En outre, il apparaît le plus capable d'impulser et de diffuser ce nouveau concept.

Nombre d'amateurs des 7 sommets privilégient la liste de Morrow, mais il reste une poignée d'entre eux pour continuer à suivre la version de Dick Bass et à se conformer à cette liste parallèle. En 1984, il existe une série d'alpinistes qui sont sur le point de compléter les sept sommets. Pour beaucoup d'entre eux, il manque un sommet, tout au plus, deux. Il est possible, selon l'opinion des experts de finir la saison avec 30 "seven summiters" sur la liste de Morrow au lieu de 17 en début de saison. Mais, l'alpinisme est une discipline d'aventure inépuisable et l'homme rencontre avec la montagne un immense terrain de jeu. De ce point de vue, l'alpinisme pourrait se définir ainsi : rendre réelle l'idée la plus surprenante. Après le concept de gravir les sept sommets culminants des différents continents, maintes nouvelles variantes sont réalisées. On additionne de nouvelles idées qui ouvrent de nouvelles perspectives. Parmi ces idées, la plus intéressante nous paraît être l'enchaînement des seconds sommets culminants chacun des sept continents. La particularité principale de cette variante, exception faite de l'Océanie, réside dans le fait que tous les sommets sont remarquablement plus difficiles. Ces seconds sommets sont, le K2 pour l'Asie (8 611m.) ; le Logan pour l'Amérique du Nord (5 059m.) ; l'Ojos del Salado pour l'Amérique du Sud (6 885m.) ; le Mont Kenya pour l'Afrique (5 199m.) ; le Shkhara pour l'Europe (5 201m.) ; le Tyrée pour l'Antarctique (4 847m.) et enfin le Ngga Pulu pour l'Océanie (4 862m.). Une autre option est avancée par l'Allemand Gerhard Schmatz (qui est déjà un "seven summiter" incluant aussi bien le Kosciuscko que la Pyramide de Carstensz), il propose de gravir les sommets les plus hauts des plus grandes îles du monde en plus des sept sommets des sept continents. Son projet se définit sous la forme d'un slogan : "7 + 7sommets ». Ces sept îles se présentent ainsi par ordre de grandeur : Groënland avec son point culminant à 3 700m. (le Guunbjörns Fjeld) ; Nouvelle Guinée avec le Carstensz ; Bornéo avec le Kinabalu à 4 101m. ; Madagascar avec le Maromokotro ; la Terre de Baffin avec l'Odin ; Sumatra avec le Kerentji ; et enfin l'île japonaise de Honshü avec le Fuji.