Le traitement des gelures superficielles est simple:
* Réchauffement rapide dans un bain d'eau tiède proche
de 38° à laquelle on ajoute un liquide antiseptique. Ces bains
seront répétés plusieurs fois par jour. L'immersion
de la partie gelée peut s'accompagner de douleurs vives, cette sensibilité
laisse présager une bonne évolution. Il faut alors diminuer
la température du bain en ajoutant progressivement de l'eau froide.
* Asepsie et protection.
* Pansements gras en cas de blessures associées.
Le traitement des gelures profondes est plus complexe. Il ne peut être
réalisé qu'en milieu hospitalier.
APPROCHES THERAPEUTIQUES
La thérapeutique repose sur la physiopathologie : il faut réchauffer,
lutter contre le vasospasme, l'hyperviscosité, la thrombose et prévenir
l'inflammation et l'infection.
Le traitement le plus simple et le plus efficace est le réchauffement
immédiat dans de l'eau à 38° additionnée d'un antiseptique
doux. Ce traitement doit pouvoir être effectué en refuge. Par
la suite, l'oedème qui s'installe empèche généralement
la victime de se rechausser et le regel doit être évité
à tout prix.
Pour les gelures du Ier degré et IIeme degré superficiel,
nous associons l'aspirine (250 mg/j), le buflomédil (Fonzylane®,
LAFON) dont la posologie augmente en fonction de la gravité (jusqu'à
800 mg/j) et un anti-inflammatoire.
Pour les cas les plus graves, on utilise l'iloprost (Ilomédine®
SCHERING) (jusqu'à 50 µg/j) pendant 5 à 7 jours et parfois
le rTPA (30 à 50 mg) à l'admission. Le relais est pris par
une héparine de bas poids moléculaire. L'aspirine est toujours
indiqué. Une bonne volémie est essentielle, ainsi que le respect
des règles d'asepsie. Les parties gelées sont surélevées
tant que persiste l'dème (une semaine). Les bains à remous
sont répétés deux fois par jour. Ils lavent les plaies
et favorisent un débridement doux. Dès que l'dème a
disparu, le patient doit faire des exercices actifs pour éviter les
rétractions tendineuses. On ne touche pas aux phlyctènes sauf
s'ils sont constrictifs ou en cas d'infection.
JP Herry, medecin de l'ENSA