Chez l'homme, l'altitude agit surtout sur l'organisme par la diminution
de la pression partielle de l'oxygène dans l'air inspiré,
par la diminution de l'air totale, par l'abaissement de la température,
par l'action du rayonnement solaire. Il s'en suit une hyperventilation,
c'est à dire une augmentation de la respiration, une tachycardie,
augmentation de fréquence cardiaque, et une augmentation du nombre
de globules rouges dans le sang (polyglobulie) pour réagir à
l'hypoxie.
Une personne située au niveau de la mer utilise 100% de son VO2
max, alors qu'une autre n'utilisera que 70% de son VO2 max au Mont-Blanc
(4808 m) et seulement 20% à l'Everest (8846 m). La vie devient donc
impossible à partir d'une certaine altitude. On sait qu'un homme
qui arrive à un sommet de plus de 7000 m ne s'attarde pas trop, il
prend juste le temps de se restaurer; bien plus, au delà de 8000
m, il n'y reste pas plus d'une minute tant la difficulté à
respirer est grande : s'il s'y attarde, il risque de mourir, c'est pour
cela qu'il se hâte de descendre une fois au sommet (ce qui provoque
souvent des chutes).
Comme on peut le voir l'altitude à des actions négatives,
mais elle peut toutefois avoir des actions bénéfiques sur
l'homme. En effet il n'est pas rare que des sportifs de haut niveau passe
un séjour d'une semaine ou plus à plus de 3000 m, soit pour
s'acclimater à cette altitude comme l'a fait Miguel Indurain en 1995
pour les championnats du monde cyclistes qui se déroulaient à
plus de 3000 m, soit pour accroître leur taux de globules rouges.
Les globules rouges transportent l'oxygène et plus on en a, plus
le corps est oxygéné, on a donc une meilleure condition physique
au niveau de l'endurance. Malheureusement, il y a un risque de mort : si
on a trop de globules rouges, il se peut que des caillots de sang se forment
dans les veines qu'elles obstruent , d'où le risque de phlébites
Certaines personnes ont leur organisme naturellement adapté à
la haute altitude : c'est surtout le cas des personnes qui vivent depuis
des générations en haute altitude. Ainsi les quechuas qui
vivent à plus de 3600 m d'altitude ne souffrent pas du MAM sauf s'ils
descendent au niveau de la mer puis remontent. Par contre, les Sherpas qui
vivent à la même altitude n'ont pas ce problème : ils
ne sont pas malades s'ils descendent puis remontent.
Cette différence entre Sherpas et Lapas est due à une modifications
de l'hémoglobine constituant les globules rouges
JP Herry, medecin de l'ENSA