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Tomas Olsson - Le Cho Oyu à ski, slalom au pays du Yeti. (12/02/05)

L'ascension des sommets de plus de 8 000 mètres sans oxygène demeure un "nec plus ultra" depuis que Reinhold Messner a démontré que la chose était possible à l'Everest. Mais, depuis quelques années, les projets de descente à ski (ou en surf) depuis les plus hauts sommets de la planète se multiplient et une nouvelle génération de grimpeur-glisseur émerge.
Tomas Olsson fait sans doute partie de ceux-là, il nous raconte ici son trip à ski à 8 201 mètres d'altitude, réalisé à l'automne dernier sur le versant tibétain.
alpinisme.com vous emmène sur les pentes himalayennes et sur les traces du skieur suédois.



PORTRAIT

Nom : Olsson
Prénom : Tomas
Nationalité : Suédoise
Ville de résidence : Chamonix
Date de naissance : 18/03/76
Taille : 1m95
Poids : 90 kg
Métier : skieur
Sponsors : Bergans of Norway, Silva Sweden, Focalpoint et aussi Atomic, Baron, Bavac, Black Diamond, Camelbak, Dynafit, Julbo, Maxim, Olympus, Primus, Scarpa, Sätila, Thule, Ulvang.
Depuis combien de temps rides-tu ? J'ai sérieusement commencé il y a 14 ans.
Principales réalisations à ski : Aiguille du Midi (Chamonix) :Mallory-Porter et Couloir Eugster Diagonal ; Mont Blanc du Tacul (Chamonix) : Couloir du Diable. Aconcagua (Argentine) : directe des Polonais. Enchaînement de deux plus de 7 000m : Mustagh Ata-Kuksay Peak (Chine).




alpinisme.com : Comment t'es venu l'idée de ce projet ?

J'ai toujours été fasciné par la montagne. J'ai simultanément commencé à grimper et à skier en Suède puis dans les Alpes où les montagnes proposaient des altitudes et des pentes plus importantes.


alpinisme.com : Et tu as voyagé de plus en plus loin ?

D'abord dans les Alpes, j'ai commencé à descendre des faces raides comme la face Nord de l'Aiguille du Midi à Chamonix. Et puis, je suis parti avec des copains pour ma première expédition dans les Andes, à la directe des Polonais à l'Aconcagua (6 962m.) et après ça s'est enchaîné naturellement.


alpinisme.com : Quel est ton parcours ?

J'ai choisi des sommets toujours plus hauts. Je suis parti au Kirghizistan où j'ai fait la descente du Pic Lénine (7 134m.). Puis, je suis allé à la frontière sino-pakistanaise un an plus tard pour enchaîner deux sommets : le Mustagh Ata (7 546m.) et son "frère jumeaux" le Kuksay Peak (7 186m.).


alpinisme.com : Et les 8 000 ?

C'est clair que les 8 000 sont les plus hauts et qu'on ne retient en général que 14 de ces sommets, ce qui donne une impression d'un espace très exclusif et remarquable, mais me concernant, le fait qu'il s'agisse d'un 8 000 n'était pas aussi marquant que pour les personnes qui regardent ce projet de l'extérieur.


alpinisme.com : Comment s'est déroulé le projet ?

Tout d'abord, l'arrivée à Katmandou a été assez problématique, non pas à cause des mouvements maoïstes qui font souvent parler d'eux mais à cause des événements en Irak.


alpinisme.com : Comment "allait" Katmandou ?

Le Népal n'échappe pas à la prise des otages en Irak et plus de dix ressortissants ont été assassinés au moment de notre arrivée.


alpinisme.com : Comment les Népalais réagissent à cette situation ?

Très violemment en s'attaquant à des lieux en rapport avec les musulmans comme l'agence de Gulf Air ou Qatar Airways ou des mosquées.


alpinisme.com : Comment as-tu vécu cette période troublée

Pour nous c'était assez lourd de chercher les dernières fournitures manquantes à l'expédition dans ces conditions parce que beaucoup de commerçants avaient baissé le rideau de fer.


alpinisme.com : N'étais-ce pas dangereux ?

Lorsque vous croisez des personnes passablement excitées, armées de bâtons et allumant des feux ça et là, vous n'avez pas spécialement envie de traîner Donc, l'arrivée, on peut le dire, a été assez spéciale.


alpinisme.com : Comment avez-vous quitté Katmandou ?

On a quitté le Népal avec un bus qui traverse un haut plateau pour nous acheminer au Tibet.


alpinisme.com : Quelle impression gardes-tu de ton arrivée au Tibet ?

Comme beaucoup de gens je crois, mon arrivée au Tibet est profondément associée au fait que j'y ai attrapé froid !


alpinisme.com : Est-ce que cela t'as beaucoup gêné ?

Pendant la traversée du haut plateau, j'ai attrapé une sérieuse bronchite qui ne m'a pas quitté durant deux longues semaines.


alpinisme.com : C'est très long, non ?!

J'ai dû prendre mon mal en patience en espérant pouvoir rejoindre mes partenaires au camp de base et ces deux semaines ont été assez pénibles à vivre.


alpinisme.com : A cause de la maladie ?

Bien sûr, il y avait la bronchite elle-même qui n'était pas agréable à vivre, mais elle me contraignait surtout à rester vers 4 500m.


alpinisme.com : Comment s'est passé ta "convalescence " ?

Dans un Lodge lugubre où n'y avait rien d'autre à faire qu'à limiter la voracité de certains chinois prêts à tirer le meilleur profit de ma triste situation. Leurs prix connurent aussi la fièvre, on me demanda jusqu'à 33 dollars la nuit !!!


Alpinisme.com : C'était la lutte pour la survie ?!

Après 14 jours de luttes incertaines contre mes différents prédateurs, mon arrivée au camp de base a été vraiment un moment émouvant.


alpinisme.com : Pourquoi ?

J'étais inquiet à l'idée de gagner de l'altitude avec cette récente bronchite parce que les risques d'oedème pulmonaires sont sérieux dans ces conditions.



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