alpinisme.com : Les premiers tests ont-ils été rassurants ?
J'ai gagné les 5 700 mètres du camp de base sans aucune
gêne pulmonaire. Et j'observais aussi que mon retard ne compromettait
pas mon ascension et que les conditions m'étaient plutôt favorables.
alpinisme.com : Comment avais-tu prévu l'ascension ?
J'ai commencé par trois nuits au camp de base puis, je suis monté
durant la journée à 6 400m pour poursuivre mon acclimatation
et j'ai encore passé deux nuits au camp de base.
alpinisme.com : Quand es-tu remonté ?
Je suis remonté à 6 400m pendant deux jours pour continuer
à me faire des globules rouges. Le jour suivant, j'ai rejoint un
camp situé à 7 500m., ce qui m'a permis de constater que j'étais
en pleine forme et bien acclimaté.
alpinisme.com : C'était plutôt encourageant après
une bronchite ?
C'était d'autant plus facile de remarquer j'étais en forme
que j'ai pu me comparer avec quelques grimpeurs sur place.
alpinisme.com : Et ensuite ?
J'ai alors décidé de regagner le camp de base que j'ai
rejoint en partie à ski et en partie à pied selon les conditions
offertes par le terrain. Je redescendais même jusqu'à 4 800m.
avec l'idée d'y passer trois nuits pour me reposer le mieux possible
avant "l'assaut" final.
alpinisme.com : As-tu pu suivre tes plans ?
Pas tout à fait, au camp de base, le bouche-à-oreille parlait
d'une dégradation météo imminente qui contrariait mes
projets.
alpinisme.com : Comment as-tu révisé ton programme ?
Je remonte alors deux jours plus tard à 6 400m. où je reste
quelques heures pour me restaurer et surtout me réhydrater puis,
je reprends l'ascension jusqu'à 6 800m.
alpinisme.com : Et puis
Je suis en route depuis 16 heures, je suis fatigué, j'ai froid
et ma solitude est ponctuée par des coups de tonnerre.
Etait-ce possible de poursuivre dans ces conditions ?
J'ai rebroussé chemin jusqu'à la tente à 6 400m.
afin de ne pas me retrouver coincé dans le mauvais temps. Je compte
passer la nuit ici bien que je sois dépourvu de sac de couchage.
Suite de l'interview
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