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alpinisme.com : Comment vous êtes-vous rencontré ?
Christian : Grosso modo, on s'est vraiment connu tous les trois au stage d'hiver d'aspi en 1998.
Yannick : On logeait à l'ENSA et, pour des raisons diverses, on s'est tous les trois retrouvés au même stage d'aspi un an plus tard.
alpinisme.com : Comment avez-vous décidé de partir en expé ?
Christian : Tout d'abord, je suis partis avec Yannick à l'automne 1998 au Népal.
Yannick : Christian m'a proposé de partir en expé avec lui. Sachant que si on était fixé sur le choix du Népal, on n'avait pas choisit de sommet préalablement.
alpinisme.com : Comment s'est déroulée l'expé ?
Christian : C'était une des plus belles expés parce que c'était imprévu et puis, on a bénéficié de 7 semaines de beau.
Yannick : On s'est baladé selon l'humeur du jour. Pour moi, c'était la découverte de l'Himalaya et Christian était un bon garde-fou.
alpinisme.com : Est-ce que Christian est le "raisonnable" de la bande ?
Yannick : Non, pas nécessairement. Il n'y a pas d'étiquettes dans le groupe. Parfois, Christian peut me reprocher de trop engager et puis, parfois, c'est moi qui le trouve limite.
Christian : Même si on peut être parfois complémentaires, c'est pas ce qui joue le plus dans le fonctionnement du groupe.
alpinisme.com : Alors, quel est le moteur entre vous ?
Christian : C'est notre expérience partagée en expé qui compte, c'est l'expérience commune.
alpinisme.com : Est-ce que ce premier voyage au Népal a été concluant ?
Yannick : C'est clair. Je suis revenu avec 30 000 m de dénivelée positive cumulée lors de nos ascensions (Singkar 6100m, Kusum Kanguru 6 250m et Baruntse 7 220m) dont une nouvelle voie et puis un bon pote. J'étais vachement content, j'y serais pas allé sans Christian.
alpinisme.com : Comment Patrick s'est inséré dans ce duo ?
Christian : Comme je l'ai dit, on s'est retrouvé à l'ENSA en 1999. Et puis, on a fait quelques courses dans les Alpes qui se sont bien passées.
alpinisme.com : C'est ce qui vous a motivé pour organiser une expé commune ?
Christian : Oui. J'ai lancé l'idée de partir ensemble à Yannick et Patrick.
Yannick : On s'est vite décidé pour la région des Annapurna. Ensuite, on a hésité entre l'Annapurna et l'Annapurna II. Et, finalement, on a opté pour le premier.
alpinisme.com : Quels souvenirs vous laisse la face sud de l'Annapurna ?
Christian : A l'origine, on avait fait le Singu Chuli, un trekking peak, pas très haut mais plutôt difficile et le permis était pas cher. Après, on avait plus de permis d'ascension. On s'est dit qu'on était acclimatés mais pas trop, qu'on n'avait pas beaucoup de temps devant nous, mais qu'on pouvait essayer quand même. Donc, on a fait un truc à l'arrache.
alpinisme.com : C'est-à-dire ?
Christian : On a eu une matinée sans vent, on est arrivé à 7 500 m., on était déjà bien raide et puis, on a traversé pour rejoindre la face Nord pour bivouaquer. On a eu la tempête tout le temps à partir de là. Si on avait eu deux jours sans vent en plus, on aurait peut-être finis. Mais là, vu l'état des troupes…mais, même si on a pas été au sommet, c'était déjà un beau truc, en pur style alpin.
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