|
alpinisme.com : Tu sembles attaché au côté historique de ce topo ?
François Damilano : Le topo a ce rôle de mémoire auquel je suis très attaché : Qui a fait quoi ? Dans quel contexte ? Quand je commence à voir qu'un certain nombre de "premières" sont, à mes yeux, qu'une répétition de voies réalisées dans des conditions un peu différentes 40 ans en arrière, il ne faut pas oublier les réalisations des aînés.
alpinisme.com : Le tome I est déjà sorti ?
François Damilano : Oui, il s'agit de la partie Est du massif et le topo décrit 565 itinéraires. C'est déjà plus que le nombre d'itinéraires total décrit dans la première édition ! Quand on aura sorti le tome II au printemps prochain, il y aura plus de 1200 itinéraires décrits et tracés sur des photos.
alpinisme.com : C'est un sacré gros boulot !
François Damilano : Oui, je le dis avec d'autant plus de facilité qu'en ce moment, je commence même à en être un peu fatigué. J'aime être devant l'ordinateur mais pas QUE devant l'ordinateur. J'ai un peu hâte d'arriver au bout.
alpinisme.com : Une version anglaise est prévue ?
François Damilano : Oui, immédiatement après et aussi une version espagnole. Mais le plus important c'est l'idée de ne pas laisser vieillir le topo et de faire évoluer le topo à chaque nouveau tirage.
alpinisme.com : Au milieu de toutes tes activités d'éditeur, de grimpeur, de consultant etc., au fond quel est ton métier ?
François Damilano : Mon identité professionnelle, c'est guide de haute montagne. C'est à partir de cela que j'ai développé une partie plus sportive, une partie plus éditoriale et une partie plus "conseil".
alpinisme.com : Comment conçois-tu ton métier ?
François Damilano : Je dirais qu'il y a deux façons de faire, soit d'amener des gens vers les sommets, qui est le mode traditionnel, soit d'amener les sommets vers les gens. Et, j'ai toujours essayé de mener les deux façons parallèlement.
alpinisme.com : Concrètement, ça se traduit comment ?
François Damilano : On me retrouve aussi bien en montagne avec des clients ou en train d'ouvrir de nouveaux itinéraires ou d'explorer de nouvelles vallées que devant mon ordinateur en train de préparer un topo, un bouquin ou un film pour ramener la montagne vers les gens qui n'y vont pas nécessairement.
alpinisme.com : Et comment conçois-tu ton travail de conseiller ?
François Damilano : Depuis longtemps, j'ai développé des collaborations avec des entreprises telles que Millet, Petzl, Adidas, etc. J'ai toujours aimé ce rapport à l'entreprise, parfois très loin des réalités de la montagne, mais qui est également une réalité de la société dans laquelle on vit. Je n'ai jamais vécu l'alpinisme comme une fuite ou un exutoire et, au contraire, j'ai toujours aimé faire des passerelles entre ce que je faisais en haut et ce que je pouvais vivre en bas.
alpinisme.com : Comment s'organise la collaboration avec Millet ?
François Damilano : Il y a deux activités principales. La première est du conseil pur, entre autre, auprès du bureau d'étude, il s'agit de test, de mise au point de vêtements, de sacs à dos, de chaussures, etc., de mode d'emploi de matériel, de réflexion avec l'équipe de concepteurs.
alpinisme.com : Et quelle est la seconde activité ?
François Damilano : Il s'agit de la partie communication et image de l'entreprise. Ca peut être donner des conférences, participer à des séminaires, à des rencontres ou animer des réunions en communication interne. Il y a des périodes où l'on est très sollicité pour la mise au point de matériel. A d'autres moments, la dynamique "communication" l'emporte avec, par exemple, des interventions auprès des vendeurs de magasins, y compris, sur le terrain. On met les vendeurs sur le terrain pour qu'ils aient non seulement une connaissance mais aussi une expérience du produit.
alpinisme.com : Merci, et bon vent à ton nouveau topo de "Glace, neige et mixte".
Retour 1ere partie :: Retour 2ieme partie
Interview Réalisé par Viviane Seigneur
|
