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ROGER FRISON ROCHE : EXTRAIT D'INTERVIEW

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Son Oeuvre
Extrait d'interview
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"J'aimais bien grimper avec des femmes, elles sont moins lourdes au bout d'une corde"


Quels souvenirs gardez-vous de la période ou vous avez fait de la montagne ?
RFR : J'ai eu le bonheur de faire de la montagne avec de très grands montagnards, Armand Charlet, Alfred Coutet. Je leur dois beaucoup. Je me souviens par exemple de la premiere hivernale de l'Aiguille de Bionassay avec Armand Charlet. En 1927, une belle course de neige, on avait monté les skis jusqu'au col de Miage. C'est ce qui avait été le plus dur. On était parti de Saint-Gervais, à 700 m d'altitude, pour coucher à 3400.

Vous étiez également un bon grimpeur.
RFR : J'ai toujours bien aimé le rocher. Mon premier Grépon, je l'ai fait à 17 ans.

Quel type d'équipement aviez-vous ?
RFR : Il n'y avait pas encore de chaussons d'escalade. On avait des chaussures cloutées et dans les passages délicats on mettait des espadrilles de corde. Le plus dur c'était les cordes en chanvre, quand la corde etait mouillée, cela pesait des tonnes. Et puis parfois, il y avait des noeuds impossible à défaire.

Certains trouvent stupide cette passion pour la montagne, risquer sa vie pour un sommet, c'est un peu fou, non ?
RFR : Mais on ne doit pas riquer sa vie. On risque sa vie si on va dans des endroits qu'on n'est pas capable de franchir. c'est tout. J'ai toujours été très prudent. Bien sur il y a les accidents. Regardez mon ami Eric Tabarly, qui était un grand marin. Il s'est "dématé", parce qu'il ne s'est pas mousquetonné lors d'une manoeuvre.

Pensez-vous que l'approche de la montagne soit la même aujourd'hui qu'il ya 70 ans ?
RFR : Pour les originaires des vallées, oui. C'est différent pour les autres. Des écoles d'escalade, il y en a partout. La montagne, ils ne la perçoivent pas comme un élément mais comme le moyen de se dépasser. Les médias, pour le sensationnel, l'ont en quelque sorte banalisée.

La montagne, n'est-ce pas une exaltation de la souffrance, de l'effort ?
RFR : C'est surtout un amour.