Né à Bergame (Italie), son enfance et son adolescence citadines sont difficiles et marquées par la guerre. Il devient ouvrier dans une aciérie mais son attention est ailleurs. Il passe son temps libre à sillonner des sentiers qui mènent aux parois où les varappeurs offrent un spectacle fascinant pour le jeune Walter.
Après quelques mois seulement de pratique, Bonatti devient un grimpeur qu'il faut maintenant compter parmi les meilleurs mondiaux ! Son deuxième été dans les cimes lui donne l'occasion de réaliser les voies du nec plus ultra de l'alpinisme cuvée 1949.
Au début de l'été 1950, Walter Bonatti est à la recherche d'un solide compagnon de cordée pour partager un audacieux projet : la première de la face est du Grand Capucin.
Mais, ce deuxième été d'alpinisme se clôture sans que le jeune Walter n'ait pu satisfaire ses rêves de premières. Le 20 juillet 1951 : on prend les mêmes et on recommence ! Le tandem Bonatti-Ghigo remonte en deux jours ce qu'ils avaient ouvert en trois jours l'année précédente et connaissent la victoire au Grand Cap.
En 1953, le jeune grimpeur s'offre la première hivernale de la face nord de la Cima Grande di Lavadero et la première ascension de la Cima Ovest en hivernale.
En 1954, c'est l'année du K2. une expédition nationale italienne s'apprête à partir au K2 auquel Bonatti est invité à participer. Il s'agira d'un épisode particulièrement tragique de la vie de Bonatti, car ses compagnons de cordée lui feront non seulement risquer sa vie mais tenteront de le discréditer durablement. Dans cette expédition, Bonatti aurait dû endosser le rôle du grimpeur indigne. Mais l'histoire du K2 ne se terminera pas ainsi, et connaîtra encore de nombreux rebondissements.
Il trouvera son salut aux Drus, du 17 au 22 aout 1955 en solitaire, il accomplit l'impensable, épuisé après beaucoup d'efforts, bloqué par des surplombs, à court de matériel, il "sort" le pilier sud-ouest des Drus ! ce sera désormais le pilier Bonatti.
Un an après l'immense succès des Drus, Bonatti se trouve en compagnie de Silvano Gheser pour tenter l'ascension hivernale de la Poire. En chemin, ils rencontrent deux alpinistes (Vincendon et Henry) projetant une voie proche de leur itinéraire : l'éperon de la Brenva. Le temps se gâte et Bonatti sera aux "premières loges" de ce que l'on appellera la tragédie de Vincendon et Henry. Ces derniers finiront par mourir de froid et d'épuisement après cinq jours de souffrance et face à des secours inopérants.
Bonatti n'en a pas encore fini avec les épreuves : en juillet 1961, il s'apprête à ouvrir une voie dans le pilier central du Frêney mais cette ascension rencontre la tempête et se soldera par la mort de quatre membres sur sept.
Cette expérience malheureuse nécessitera une période de convalescence physique mais aussi psychologique.
En 1957, Bonatti s'intéresse à la dernière grande face vierge dans le massif du Mont Blanc : la face nord est du Grand Pilier d'Angle. Il ne se contentera pas d'ouvrir une voie mais trois itinéraires dont l'engagement est total.
Bonatti est aussi un grand voyageur. Il découvre d'abord la Patagonie. Puis, retourne non loin du K2 pour une expédition réussie au Gasherbrum IV (7 980m.). 1961, Bonatti s'échappe dans les Andes péruviennes, où il accomplit la première ascension du Nevado Rondoy Norte
1964, il réalise la face nord des Grandes Jorasses par la Pointe Whymper en compagnie de Michel Vaucher.
En 1965, après 15 ans d'un magnifique parcours, Walter Bonatti est fatigué. Non pas fatigué de l'aventure mais fatigué du milieu de l'alpinisme. Il veut finir en beauté : le 18 février 1965, il réussit une prodigieuse ouverture en face nord du Cervin, réalisée en solitaire et en hivernale. La dernière page du chapitre "grand alpinisme" est tournée mais le livre des aventures de Bonatti reste ouvert, puisqu'il s'est converti en grand reporter (essentiellement pour Epoca).
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