Le surnom de Louis Lachenal vient du mot patois annécien "biscantin" qui désigne le cidre nouveau, aigrelet, dont il remplissait souvent sa gourde, dit-on, dans sa jeunesse...Mais peut-être ce surnom lui a-t-il été donné à cause de son caractère "pétillant"...
En 1950, trois guides de la Compagnie, tous trois "étrangers",Louis Lachenal, Lionel Terray et Gaston Rebuffat sont sélectionnés pour l'expédition française à l'Annapurna. Lachenal atteint le sommet avec Maurice Herzog. L'histoire fixera autant le souvenir de leur douloureuse et interminable descente, "parés de la gloire fugitive du sport" mais atteints de gelures qui nécessiteront de graves amputations.
Son ami, Lionel Terray, avec lequel Lachenal forme une cordée de légende - on les appelait "les Tigres"- évoque ainsi sa mémoire en 1955 :
"Dès son plus jeune âge, à Annecy, il est attiré par l'alpinisme et fait preuve de dispositions exceptionnelles.
En 1941, il s'engage à "Jeunesse et Montagne" et après la Libération, il devient moniteur et un des premiers guides "étrangers" à entrer à la Compagnie. C'est alors que nous nous sommes rencontrés. Nous avons bientôt formé la cordée la plus unie qui se puisse concevoir. Nos plus importantes réussites sont l'éperon nord des Droites et l'éperon nord de la pointe Walker des Grandes Jorasses, la 2ème ascension de la face nord de l'Eiger, la face nord-est du Badile. Avec d'autres camarades, Lachenal réussit aussi de belles courses comme la face nord du Triolet...
Son exceptionnelle virtuosité s'est manifestée aussi par les horaires fabuleusement rapides avec lesquels il réussissait ses ascensions! Ainsi cet enchaînement en une seule matinée de la Dent du Caïman et de la Dent du Crocodile avec André Contamine...
Après l'Annapurna, le courage dont il a fait preuve pour remonter la pente est au dessus de tout éloge."


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