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NEPAL : LES 6000 DU KUMBU

Point de départ : Ile (20 h. de bus depuis Katmandu) ou mieux, Tumlingtar deux jours de marche plus loin , accessible par avion depuis Katmandu .

Niveau/difficultés : une grosse santé est nécessaire pour ce trek d'altitude . La raideur des cols exige l'utilisation de cordes fixes pour toute personnes non familière avec des pentes à 45 ou 50°. Pour limiter les risques, et passer plus vite, nous avons préféré renvoyer notre porteur d'appoint, peu acclimaté à ce type de terrain. Sacs de 20 kg. pour les 4 jours passés entre Makalu Base camp et Namche Bazar. Glacier crevassé entre East Col et West Col .

Plan de marche :
- 6 jours pour rejoindre le Camp de Base du Makalu (4800 m.) depuis Tumlingtar.
- 4 jours entre le CB Makalu et namche Bazar.
- 5 jours entre Namche Bazar et Giri.

C'est un plan de marche plutôt rapide qui ne doit pas faire oublier de respecter une phase d'acclimatation d'au moins deux ou trois jours au CB Makalu ; de même qu'une journée de repos à Namche Bazar est quasiment indispensable. Il faut donc compter 20 jours au minimum de Katmandu à Katmandu . 2 jours de marge supplémentaires ne sont pas de trop .

Logistique : nous avons opté pour la formule la plus légère possible: nuit en lodge ou chez l'habitant tant que c'est possible (petits groupes indispensables). Avec un porteur que nous avons renvoyé au CB Makalu. Nourriture lyophilisée et autonomie totale ensuite pour franchir East Col, West Col et Amphu Lapsa , sacs de 20 kg. Nous reprendrons un porteur à Namche pour rallier Giri.

Pour tout renseignement au Népal contacter l'agence Sherpa Society Ltd : pasang@mos.com.np

Commentaires :
C'est un trekking d'altitude traversant deux cols à 6100 m. d'altitude et un troisième à 5800 . Pas vraiment une ballade tranquille donc , mais pas encore une expédition : c'est surtout un itinéraire grandiose avec en toile de fond les plus hautes montagnes de la terre., Le Makalu, le Lothse et tout au fond là-bas l'Everest . Mais incontestablement, le Makalu (8463 m.) est le maître des lieux, masse imposante et omniprésente que les polonais Richard Pawlovski et Piotr Poustelnik essayent d'accrocher à leur palmarès. Ils tentent là leur dixième huit mille . Avec eux des américains de L.A. en liaison directe avec le site internet mountainzone.com . Ils paraissent bien frêles à côté des gros polonais hirsutes et barbus. Des japonais sont là aussi et des coréens , mais seul un sherpa réussira à fixer une corde jusqu'à 8200 et personne ne réussira à dépasser ce point: trop de neige.

Nous les avons rejoint après 20h. de bus et 8 jours de marche à remonter la vallée de l'Arun, vallée sauvage qui s'ouvre au tourisme petit à petit; les derniers alpages d'altitude s'y transforment peu à peu en tea-shop . Mais l'accueil s'y fait encore au coin du feu où la Didi prépare le Dhal-bhat aux girolles pour le repas du soir: un "must" local .

Après 5 jours passé avec l'expé j'ai des fourmis dans les jambes et je continue mon périple en compagnie de Lakpa . Il a gravi le Makalu le printemps dernier et trois fois l'Everest sans oxygène . En une grosse journée avec 20 kg. sur le dos, nous sommes au pied du East Col . Le lendemain, nous traversons dans la foulée East Col et West Col (6100 m.): encore une bonne journée . Au West Col, une expédition du Club Alpin Belge est en train d'installer son camp I pour le Baruntse . Nous profiterons de leurs cordes fixes pour descendre les pentes du col . Soulagement, le plus dur est derrière nous . Au camp de base nous retrouvons les belges et les américains qui viennent d'avoir un décès dans leur groupe . Après avoir traverser le Mera La (5400 m.) , un membre du groupe a fait un oedème foudroyant malgré des soins intensifs et l'arrivée d'un hélico de secours deux jours plus tard.

Mais le site de Panch Pokhari où est installé le camp de base est magnifique et la vie continue. Nous ferons la route avec les américains le lendemain jusqu'au camp de base de l'Amphu Lapsa (5800 m.) notre dernier col avant le retour à la civilisation. Cheminement compliqué et cordes fixes de rigueur à la montée comme à la descente et vue imprenable sur la face sud du Lothse . Nous taillons la route jusqu'au premier village Tchukung où, après un passage à gué délicat, nous retrouvons les groupes en partance pour l'Island Peak mais aussi les petits plaisirs du confort à la népalaise, le tchang, le feu de bouse de Yack. Le lendemain, nous rallions Namche la capitale du Khumbu : encore une bonne "bambée" . Mais demain c'est jour de marché à Namche: une bonne occasion de prendre une journée de repos.

Nous croisons des floppées de touristes en vadrouille de toutes nationalités, suants et soufflants, blanchâtres ou rouges écrevisse. Dans les petits lodges coquets, au bord du chemin, le service est à la carte, impression de prospérité, roue libre et décontraction après les efforts des derniers jours, même si la dernière montée sur Namche se fera sur les rotules. Nous n'avons pas réservé de vol entre Lukla et Katmandu et compte-tenu de la foultitude ambiante je décide de continuer sur le même rythme et en 4 jours jusqu'à Giri pour attraper un bus direction Katmandu . Partis avec Dassain, nous rentrons avec Thiare au son des flûtes et des tambourins.

Michel Bordet