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Si certains sommets ont été atteints par des Européens
dans les années 20, il semblerait que certains sommets d'envergure
aient été aussi gravis par des indigènes vers 1860,
époque à laqquelle les frères Zeinda du village de
Walli allaient chercher des ufs de vautours sur les divers sommets. Ils
sont tous deux morts en grimpant, Makili sur le Kaga Tondo et Ousman au
Kentigui . D'autres ascensions à but scientifique ont eu lieu dans
les années 50, mais on peut noter que se sont des guides de montagne
français qui ont commencé réellement à grimper
dans ces régions, avec la tendance découverte et engagement
qui caractérisait les années 70. De très belles lignes
sont alors ouvertes. Alain Pujos y trouva la mort en 83 avec un client,
ce qui marquat la fin de la " période française ".
Par la suite les Espagnols équipèrent des voies encore plus
dures avec l'utilisation des spits, tendance oblige. Alors que Salva Campillo
et Bernard Marnette ont parcouru la plupart des voies normales des aiguilles
et des sommets, dés 87 des voies plus dures font leur apparition
dans le massif des Aiguilles de Garmi. Il reste donc maintenant l'ouverture
ou l'équipement de voies sportives. Cette tendance a commencé
en 96 avec l'équipement par le haut de " Tourisme alternatif
" à l ' épaule du Kaga Tondo, une voie de quatre longueurs
en 6 b obligé entièrement équipée. À
côté sur la gauche toujours équipée du haut
" Primera estancia " voie de quatre longueurs en 6 c obligé
où il faut coinceurs et friends. Toujours sur le Kaga Tondo, en
98, des Autrichiens équipent une voie de 600 mètres qui s'arrête
à une longueur du sommet (...!) par manque de temps et d'hommes valides.C'est
donc une voie à terminer. Sur le Kaga Pamari en 98 des Américains
équipent du haut une voie de 12 longueurs en 6 c obligé, où
il faut coinceurs et friends, descente dans la voie. Des voies plus modestes
se rééquipent en 97. Guy Abert pour des raisons professionnelles
rééquipe sur le Wangel Debridu une voie de quatre longueurs
en 5 c , avec descente en rappels, ainsi qu'une voie en 5 c sur le Wanderdu
avec descente en rappels et rééquipe une voie de cinq longueurs
en 6 a à l'aiguille de Zali Koeï. Toujours en 97 il ouvre du
bas et sans spits une voie de 17 longueurs en 6 a + obligé, une
superbe ligne de difficultés abordables sur un rocher parfait, une
classique, la seule grande voie maintenant entièrement rééquipée.
La région des Aiguilles de Garmi est actuellement la plus fréquentée
et possède le plus grand nombre de voies du fait de sa proximité
et de la facilité de son accès. De ce fait elle a été
marquée par les tendances successives : Les années 70 et
80 marquent la découverte et les premières voies, les années
90 les itinéraires plus engagés avec pose de corde fixe à
l'ouverture, les quelques lignes de 97 et 98 marquent la tendance actuelle
avec équipement béton de voies plus ou moins longues et sportives.
Mais la région est immense, le réservoir de falaises paraît
inépuisable et tout reste à faire en matière de voies
sportives, aussi bien en ouverture classique qu'en équipement du
bas ou du haut... Et beaucoup reste à découvrir. Il y n'y
a pas très longtemps, Guy Abert avec des clients découvrit
en pleine falaise un sentier dogon fait d'échelles et de pierres
empilées qui arrivait, après un dénivelé vertical
de 200 mètres, sur un plateau habité avec jardins, source
d'eau et baobabs millénaires peuplés de singes...! . Mais
il ne reste que très peu de villages habités sur ces sommets,
les grandes razzias sont terminées, et les quelques familles que
l'on peut y trouver restent pour garder les vieillards qui ne peuvent redescendre.
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