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Aujourd'hui, à qui s'adresse les produits Quechua ?
Pour nous, l'idée générale, c'est que Quechua puisse
rendre la montagne accessible au plus grand nombre. Donc, les produits Quechua
sont caractérisés par un rapport valeur/prix imbattable. On
ne snobe personne et on veut que les personnes puissent s'équiper
facilement et accéder aux activités de montagne, que se soit
l'alpinisme, la rando ou le ski. Cette philosophie est rendue possible par
le fait qu'on soit à la fois diffuseur et que l'on développe
nos marques propres. Il n'y a pas d'intermédiaires entre le fabriquant
et le magasin et donc, on fait des "économies" de ce
point de vue. On a un contrôle sur nos prix et on sait exactement
ce que l'on veut faire, on ne veut pas prendre des marges importantes. Cela
dit, si on recherche des prix accessibles à tous, les magasins "
balayent" toutes les gammes. Par exemple, sur les chaussons d'escalade,
on fait un premier prix à 30 euros, qui est un chaussons "
basiques" en utilisant une technologie un peu particulière
: c'est un chausson "injecté" par opposition aux techniques
d'assemblage des chaussons d'escalade plus traditionnelles dans lesquelles
l'enrobage et la semelle du chausson sont collés. Pour le chausson
injecté, on coule de la gomme dans un moule et ce processus de production
permet de proposer un prix très modeste. Pour cette raison, un client
qui souhaite essayer l'escalade mais qui ne sait pas a priori s'il va continuer
peut vraiment s'y retrouver avec ce chausson. Pour nous, l'intérêt
est donc de faciliter cet accès au plus grand nombre en vendant bon
marché mais en vendant beaucoup d'articles. A l'autre bout, on propose
des chaussons haut de gamme, on a une ballerine plutôt pour le bloc
et une autre plutôt pour la falaise. Ces produits sont utilisés
en équipe de France par David Caude et Romain Desgranges parce que
je m'entoure de grimpeurs pour développer les produits. C'est donc
des chaussons qui répondent à des exigences très pointues.
Ainsi, l'année dernière, David Caude était troisième
au championnat du monde avec ces chaussons là. Donc, on essaye de
couvrir tous les usages et toutes les gammes. Etant moi-même guide
de haute montagne, je serais plutôt dans l'attente de produit très
technique et donc on essaye d'être aussi performant sur cette question.
Est-ce une nouvelle orientation de production ?
Dès le début, il y a eu l'envie de rechercher l'élaboration
de produit technique et de qualité car Quechua a toujours voulu "
couvrir" des produits allant du premier prix au haut de gamme. Cette
volonté est affirmée depuis longtemps, il y a des progrès
au fil des ans mais une construction de marque ça prend du temps.
Les produits d'aujourd'hui sont sans doute meilleur qu'hier et seront sûrement
moins bons que ceux de demain. A ce titre, il y a certains produits sur
lesquels je suis complètement serein, en revanche, il y a d'autres
produits que je ne conseillerais pas pour des activités de haut niveau
par exemple. Mais, je pense que sur certains produits, on est tout à
fait à la hauteur des plus grandes marques.
Est-ce que les consommateurs s'y retrouvent dans cette large couverture
allant du premier prix au haut de gamme ?
En terme de communication, on fait un peu le grand écart mais
sur ce sujet, je ne pourrais pas trop vous en parler car ça sort
vraiment de mes compétences. Cela dit, j'espère que les produits
"parlent" d'eux-mêmes et que les pratiquants jugent
"sur pièce" que l'on a vraiment à faire à
un produit haut de gamme. Ensuite, le fait que des grimpeurs de haut niveau
comme l'équipe de France utilisent notre matériel contribue
à la crédibilité du produit. Par ailleurs, j'équipe
des grimpeurs disséminés sur différents sites en France,
comme ça, on voit les produits un peu partout. Donc, en terme de
communication, on n'a pas envie d'arriver avec la grosse machine de communication,
on est plutôt dans l'état d'esprit de rentrer dans le milieu
doucement, sans faire du marketing à tout prix. On veut que ce soit
le produit qui légitime la marque et non pas l'inverse.
On espère en tous cas qu'alpinisme.com aura permis d'aider à
y voir plus clair dans cet univers Quechua-Décathlon. Merci Nicolas.
Interview Réalisé par Viviane Seigneur
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