5 heures 30 pour la Directe Américaine, 5 heures 15 pour le Pilier
Bonatti : voilà comment, en ce mois de juillet 1982, Eric Escoffier
et son compagnon Daniel Lacroix font leur affaire de deux des plus grandes
voies d'escalade du massif.
Mais des réalisations de cette envergure ne sont que la face émergée
de l'iceberg. En dessous, derrière les coulisses, on trouve un vrai
travail de fond : celui de l'athlète de haut niveau, le même
pour tous les sportifs.
"Pour l'escalade de haut niveau, il est nécessaire d'avoir
un entraînement sérieux. C'est celui, classique que l'on retrouve
chez tous les grimpeurs : entraînement intensif en bloc, puis musculation,
exercices d'assouplissement et enfin footing pour maintenir la condition
physique au top-niveau. (...) A partir du moment où on parle d'escalade
sportive, ça implique des règles d'entraînement, des
réglements, des contraintes. Dans une optique sportive, on a besoin
d'avoir des règles pour évaluer ses performances par rapport
aux autres et avant tout à soi-même. Escalade sportive, ça
veut dire aussi niveaux de progression, points de repères et performances.
Celles-ci sont nécessaires pour faire progresser une activité.
Je considère absolument l'escalade comme n'importe quel autre
sport. Les méthodes d'entraînement sont celles des autres sports.
Indéniablement, en s'installant comme pratique sportive, l'escalade
a fait un grand bond. Maintenant, il va falloir dépasser le vulgaire
chronomètre qui, généralement, sert de point de repère.
Il faudra innover, jouer sur le style..."
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