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Pourtant, ils sont bien dans la face nord : "Un dièdre oblige
à un pas acrobatique, puis un surplomb enrobé de glace nécessite
de gros bras. C'est une large fissure déversante formant un verrou
qui réserve d'audacieux mouvements". Ils appliquent la méthode
américaine qui a déjà fait ses preuves : le premier
grimpe sans sac, afin de garder sa légèreté, et les
deux autres membres de la cordée, chargés du matériel,
s'aident des jumars pour les longueurs très difficiles. Ils auront,
eux-aussi, leur comptant de glace et de neige, de rocher froid et humide,
de relais inconfortable sur une vire étroite... "Au-dessus
de nous, une zone entièrement surplombante laisse encore prévoir
un rude morceau. Patrick s'élève en libre à l'aide
d'écailles, puis grâce à des prises insoupçonnées,
ce qui l'oblige à effectuer des mouvements du genre de ceux de la
Piarre à Orthaz. (...) Progression en grand écart en chaussures
souples avec, dans une main experte, le piolet-ancre qu'il plante dans la
glace. (...) Il applique ici les pratiques de l'école d'escalade,
mais sans aucun point d'assurage !" |